Solo show | Augusta Lardy Micheli
Exposition
17.10.2024 — 16.11.2024
Quiero hacer contigo lo que la primavera hace con los cerezos
Vernissage
17.10.2024 — 17h
“Quiero hacer contigo lo que la primavera hace con los cerezos” est le titre de la première exposition personnelle en France de l’artiste suisse Augusta Lardy Micheli. Dans la peinture de gestes somatiques de Augusta Lardy Micheli, stylistiquement hybride entre abstraction et paysage offusqué par une mémoire affaiblie, on retrouve une esthétique des sens et des formes qui cherche à interpeller notre inconscient pour réveiller notre inquiétude de son hibernation et de son amnésie environnementale.
Les trois grandes toiles aux titres sensibles et aux traits violents évoquent une douce terreur pour la nature en péril (Mûres et cataclysmes divers, Algae bloom on stoic slopes) et parfois s’adressent directement aux spectateur.trice.x.s (Observez les lys), comme le titre de l’exposition, presque à solliciter leur intervention pour éviter le passage du sublime anthropocénique à celui de l’effondrement. En particulier Algae bloom on stoic slopes qui se réfère au phénomène connu comme du “sang des glaciers” qui teint de rouge la neige des montagnes durant l’été. Observé pour la première fois par Aristote, il est causé par la prolifération d’une algue microscopique, la Sanguina nivaloides qui se produit naturellement et de manière mystérieuse.
Dans son poème XIV(1), Neruda évoque à plusieurs reprises le vent : “le vent triste qui galope en tuant des papillons”. De la même manière, Augusta Lardy Micheli enveloppe la “subtile visiteuse” avec le vent chaud de ses lignes et de ses courbes qui transperce les murs de la galerie. Loin du “calmant cérébral” ici l’allégorie du vent évoque une temporalité qui se faufile entre les peintures et s’enfuit dans l’espace empreint de “solastalgie”.
Augusta Lardy Micheli nous confronte à une idée de “peinture vivante” où la matière, le support, les pigments et le liant lui demandent la perte du contrôle et l’ouverture à des actes radicaux, pour découvrir ce que la peinture veut devenir et apprendre de son silence. C’est une peinture du corps, de l’instant et de la mémoire somatique. Cela peut impliquer même le changement drastique du matériel et processus, comme le passage à la gravure sur cuivre et à l’oxydation (Serravalle et Locus Amoenus, Monte Rosa). Avec sa peinture expérimentale et corporelle, Augusta Lardy Micheli s’interroge aussi sur l’essence de l’image. Elle continue à soustraire jusqu’à ce que ce qu’il reste ne soit plus que l’essentiel.
Dans cette installation aux forts contrastes quelques petits objets résonnent énigmatiquement. La petite colombe, huile sur jean (d’enfance), dont l’artiste s’entoure comme si c’était un totem pendant ses intenses interactions avec les toiles et qui veille sur l’exposition, comme un œil protecteur pour elle face à l’intensité de ses expressions. Il y a aussi une trace de son atelier qui donne une note de vert inattendue et unit l’intensité des roses : un post-it avec un dessin automatique qu’elle a réalisé lors d’un appel téléphonique, avant de commencer à travailler sur l’exposition et une mise en abyme qui nous projette dans un espace “meta” où une maquette minuscule nous révèle une nouvelle histoire de l’exposition.
Je suis d’accord avec Hans Ulrich Obrist quand il dit que “We will hear a lot more from Lardy”(2) et je suis ravie de lui offrir son premier solo show institutionnel au Musée des Beaux-Arts Le Locle (MBAL) en avril 2025.
—
(1). Le titre de l’exposition est issu d’un poème de Neruda.
NERUDA Pablo, Veinte poemas de amor y una canción desesperada, 1924.
(2). OBRIST Hans Ulrich, Das Magazin, March, 2023
Texte par | Federica Chiocchetti, Directrice/Conservatrice, MBAL.
Augusta Lardy Micheli (1994, Suisse) est diplômée de la City and Guilds of London Art School en 2021 avant d’être lauréate du prix de peinture du Freelands Foundation à Londres. L’artiste explore la notion du Sublime, et notamment comment il a évolué depuis le XVIIIème siècle jusqu’à l’ère anthropocène actuelle. Elle examine comment les représentations romantiques traditionnelles de paysages alpins présentent des paysages vierges qui sont maintenant le cadre d’un écosystème en décomposition : les glaciers fondent, les barrages se retiennent, les rochers se brisent. Alors que nous observons ces paysages altérés par l’impact géologique de l’Homme sur la Terre, la force du sublime traditionnel se transforme en une douce terreur, une angoisse environnementale. Plus d’infos
FAD Magazine, Octobre 2024
5 Exhibitions to see in Paris during Art Basel
www.
Contemporary Art Library, Octobre 2024
Quiero hacer contigo lo que la primavera hace con los cerezos à DS Galerie
www.
Saliva Live, Octobre 2024
Quiero hacer contigo lo que hace la primavera con los cerezos à DS Galerie
www.