Group show | Peter Marcasiano, Victor Gogly, Maude Maris, Noir Métal, Hamish Pearch, Victor Pueyo, Milène Sanchez, Maxime Testu, Nils Vandevenne, Zohreh Zavareh
Exposition
04.09.2025 — 04.10.2025
My Onion Canvases are Ballet ________ The other canvases are also Ballet
Vernissage
04.09.2025 — 17h
DS Galerie est très fière de présenter pour la première fois le travail de l’artiste peintre américain Peter Marcasiano (1921–1984), qui a vécu les quinze dernières années de sa vie à Paris, et de le faire dialoguer avec un ensemble d’artistes contemporain·e·s. Cette exposition collective est aussi l’occasion d’éditer un premier ouvrage consacré à son œuvre.
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C’est dans l’appartement du 18ᵉ arrondissement où il s’installe à la fin des années 70 que Peter Marcasiano déploie, jour après jour — souvent la nuit — une peinture dépouillée et lumineuse, attentive aux formes les plus modestes. Sur toiles libres, petits châssis ou papiers, ses compositions à la palette restreinte, souvent sourde, posée en pellicule fine presque translucide, reviennent obstinément aux mêmes motifs — oignons, poissons, fleurs, grenades… En 1960, quelques années avant son installation à Paris, une galerie de Salzbourg lui consacre une exposition personnelle. Ce sera la seule de son vivant. Les œuvres qu’il peint ensuite à Paris n’ont jamais quitté son appartement jusqu’à sa mort.
Présenter aujourd’hui ce travail dans une galerie tournée vers la scène émergente, c’est élargir le champ du regard. Non pour revenir en arrière, mais pour accueillir ce que son œuvre dit maintenant, sans nostalgie ni filtre. Restée en marge des récits établis, la peinture de Marcasiano se révèle contemporaine au sens le plus exact : une présence qui s’éprouve au présent. Mettre ses toiles en relation avec celles de Victor Gogly, Maude Maris, Hamish Pearch, Victor Pueyo, Maxime Testu, Milène Sanchez, Nils Vandevenne et Zohreh Zavareh, c’est inscrire son geste dans une communauté vivante.
Ces artistes ne sont pas de simples invité·e·s : ils et elles en deviennent les complices. Réunis dans un même espace, ils composent un tissu sensible où les œuvres se nourrissent mutuellement. Noir Métal contribue à cette mise en relation par le mobilier qu’il conçoit — tables, tabourets, chevalets, consoles, lampadaires — qui meublent l’exposition et créent une atmosphère domestique, un espace de rencontres. Le titre de l’exposition reprend une note manuscrite de Marcasiano, l’une de ces phrases griffonnées sur de petites fiches cartonnées : “My Onion Canvases are Ballet ____ The other canvases are also Ballet”. On peut y lire une invitation au mouvement, à l’accord, à une pluralité de voix qui s’entrelacent. Une toile n’existe jamais seule : elle prend vie dans le lien qu’elle tisse avec l’altérité.
Il y a quelque chose d’émouvant à imaginer Marcasiano traverser cette exposition. Ses toiles, longtemps confinées dans l’intimité de son appartement, découvrent pour la première fois la compagnie d’autres œuvres. Inspiré par Masaccio, il peignait dans une fidélité à des formes anciennes, à l’écart des avant-gardes et des modes. Restée en retrait, sa peinture n’a pas trouvé d’inscription immédiate dans son temps. Mais c’est dans ce décalage que réside sa force : elle se révèle aujourd’hui avec une intensité neuve. Peut-être aurait-il souri en voyant son travail accueilli dans ce voisinage, ému de constater combien il touche une génération d’artistes, heureux d’y trouver matière à de longues conversations.”
Texte par | Thomas Havet
Peter Marcasiano (1921—1984), artiste peintre américain, né en Italie et qui a vécu les vingts dernières années de sa vie à Paris. Marcasiano se consacre alors presque exclusivement à ce qu’on pourrait qualifier de natures mortes sur petits formats, toiles libres ou papiers : oignons, poissons, fleurs, raisins, grenades… Autant de motifs récurrents qu’il traite dans une palette restreinte, souvent sourde, posée en pellicule fine, presque translucide. Aujourd’hui, l’oeuvre de Peter Marcasiano conservée précieusement par sa famille, fait l’objet d’une redécouverte progressive. Plus d’infos
À l’occasion de l’exposition “My Onion Canvases are Ballet ____ The other canvases are also Ballet”, DS Galerie édite le premier catalogue consacré à l’œuvre parisienne de Peter Marcasiano (1921–1984). En écho à l’ouvrage publié par la galerie Welz en 1960 — unique catalogue de son vivant — cette nouvelle publication rassemble des textes de Margaux Bonopera, Amélie Lucas-Gary, Joël Riff et Thomas Havet. Ce sont les premiers textes critiques, sensibles ou fictionnels publiés sur son œuvre parisienne, qui s’apprête aujourd’hui à être regardée, pensée, transmise. Non comme une archive, mais comme une œuvre vivante, inscrite dans le présent.
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