Vir Andres Hera est diplômé·e du Mo.Co., du Fresnoy Studio National, et iel poursuit un doctorat à l’Université du Québec à Montréal. Iel a réalisé des résidences à La Casa de Velazquez et à Triangle-France, entre autres. Iel fait également partie du comité éditorial de Qalqalah, et enseigne à l’Ecole Expérimentale d’Annecy-Alpes. Son travail a été récemment exposé au HKW (Berlin), à la Gaîté Lyrique (Paris), à Mimosa House (Londres), etc. Le travail de Vir Andres Hera oscille entre installations vidéo, films, pièces sonores et écrits, questionnant les multiples rapports entre réel et mémoire, iel interroge les liens entre récits intimes et Histoire géopolitique. Iel invente des utopies incarnées dont le langage jongle entre codes vernaculaires et savants. Iel envisage son travail comme une Chinampa des temps modernes : une île flottante dans laquelle maintes espèces poussent ensemble et se nourrissent les unes les autres. Cette Chinampa est alimentée en complicité avec une communauté de performeur·euses, photographes, artisan·e·s, écrivain·e·s, poéte.sse.s, curateur·ices, scientifiques, historien·nes et chercheur·euses qu’iel a rencontré·es dans différents contextes et géographies. À travers ces expériences diasporiques et migratoires, iel tente de redéfinir le poids des continuums coloniaux. Mettant en avant des perspectives queer, chicana et noires, iel se réapproprie des récits alternatifs et partiels, acceptant la superposition des réalités linguistiques et la pluralité des corps qui les parlent. Son geste se situe dans la maitrise de ses montages multi-écrans, reflet d’un temps non-linéaire, voire fragmenté, autant que dans le façonnage artisanal de ses images énigmatiques et oniriques.
Dans les mots d’Eva Barois de Caevel, “Vir est cellui qui écoute, c’est pour cela que ses images sont pleines de voix. Vir est cellui qui écoute : le temps long de l’émancipation ; dans un monde furieux”.