Solo show | Andrés Barón
Exposition
12.10.2023 — 12.11.2023
Grammars
Vernissage
12.10.2023 — 17h
“Grammars”: une exposition personnelle d’Andrés Barón. Sur deux écrans sont présentés le film Grammars issu d’une collaboration avec lae musicien·ne Dreamcrusher en 2021, et Fresco (tres veces), réalisé en 2022. Les écrans sont disposés sur une fine île synthétique de racines-câbles, végétation-écran sur pilotis-praticables. Dévoilant leurs envers à celleux qui pénètrent dans l’espace, les écrans apparaissent comme parasités par des écrans plus petits qui diffusent en boucle des fragments d’action, des sortes de scènes achevées. S’ils se montrent comme des boucles fermées, le dispositif apparent de câbles et d’accroches évoque plutôt un système ouvert, qui permettrait des échanges continus de matière et d’énergie avec l’écosystème de l’exposition. Ils rappellent aussi les moniteurs de contrôle ou les tableaux de bord : des interfaces visuelles qui offriraient des séquences dynamiques d’autres environnements. Des sortes de périphériques d’information à la surveillance douce, qui s’intéresserait davantage à l’image et la composition du milieu surveillé qu’à son contenu. Gravitant à la périphérie de l’île et formant son arrière-plan, sont accrochées des photographies qui se répètent parfois, prises au sein de l’espace d’exposition. À travers ce jeu de doublage, de récurrence, de mise en abyme, et de parasitage, un visage revient de manière persistante.
Le texte qui accompagne l’exposition est la transcription de quatre conversations provoquées et fabulées autours de l’exposition. Les noms ont été changés.
CONVERSATIONS UNE – LE MAGICIEN
Le magicien entre dans l’espace qu’occupe le prompt, comme il était convenu, et le souffleur initie la conversation. Elle veut faire parler le magicien.
Le souffleur : Il y a tellement de toi ici.
Le magicien : C’était ton idée.
Le souffleur : Et tes gestes.
Le magicien : Je suis programmé pour produire des spectacles éclair d’une seconde.
Le souffleur : Et moi, je suis programmé pour prompter des mini spectacles et les saisir.
Le magicien : Mais parfois, les spectacles que tu demandes sont sans contenu. Tu vides même les gestes. Tes histoires ont des accessoires, c’est tout. Comme la dernière fois, il y avait juste un verre, quelque chose pour casser le verre, des clous et le ciel. Ce que tu promptes sont des drames d’objets.
Le souffleur : Oui. Cette fois-là, j’ai apporté des données et tu les as transformées en mélodrame facial. À quoi pensais-tu?
Le magicien : À être le personnage.
CONVERSATION DEUX – LA SOURCE
Signal téléphone à Amanda, et la met sur haut parleur. Elle n’a qu’une question.
Signal : Tu penses à quoi quand tu m’envoies ça?
Amanda : Je me dis que ce sont des petits esprits qui viennent me rendre visite. Ma mère peut-être. Je les capture et je te les envoie au cas où ça te serve.
CONVERSATION TROIS: LA CRITIQUE
[Muzak jouant en arrière plan]
Attablés, face à face et aussi face à leurs bols, X et Y échangent, un peu trop conscient de leurs rôles.
Y : Je pense à l’émulation du spectacle, sa simulation.
X : Et pourquoi pas une émulsion du spectacle? Un mélange de substances non miscibles: des ingrédients scéniques en cours d’addition, mais juste avant l’équivalent, une formule avant sa résolution, avant sa transformation en un plus grand tout.
Y : Une sorte de code ou de grammaire apparente. Une grammaire propre à chaque film.
X : Avec son propre abécédaire, ses propres constructions syntaxiques, ses formules limitantes à travers lesquelles on peut construire un microcosme.
Y : Sa mini galaxie.
X : Et toutes ses galaxies parallèles.
Y : Oui, mais avec les protagonistes qui reviennent, toujours les mêmes, et toujours un peu différents. Chaque exposition serait la création de nouvelles compositions élémentaires et chimiques, qui transformerait complètement les écosystèmes présents. Mais les protagonistes s’adaptent, ils mutent aussi.
CONVERSATION QUATRE: LE RÉSEAU
Jane Today : Comment générer un mini spectacle?
Baby : Tu penses aux milles manières d’éviter la familiarité, mais regarde: la répétition inattendue, le drame d’un jeu de perspective, un changement de protagonistes, la récurrence de protagonistes, un malentendu, l’attendu, la surprise du mauvais geste, celle du bon geste.
Texte | Jade Barget
Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (2016), Andrés Barón développe sa pratique artistique à travers le cinéma, la vidéo et la photographie. Sa démarche établit un rapport à l’image transformée par les écrans et les réseaux, jouant avec les espaces de représentation. Son travail a déjà fait l’objet de nombreuses expositions collectives et personnelles, et de nombreux festivals, en France et à l’internationale. “Grammars” est le premier solo show de Andrés Barón à DS Galerie. Plus d’infos
ACUMEN #40, 2023
“Grammars”, le premier solo show de l’artiste Andrés Barón à la DS Galerie
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Communiqué de presse
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