La pratique artistique de Tom Hallet a toujours été animée par une quête de représentation et de reconnaissance. Il lie son existence à celle de ses ancêtres, en démantelant les zones d’ombre et les incohérences au sein de l’histoire canonique, car si personne “comme lui” ne l’a précédé, comment pourrait-il jamais prouver sa propre existence ? L’artiste travaille principalement le dessin et la sculpture. Ces deux médiums engagent un dialogue continu entre eux et avec le spectateur, autour de thématiques queer et de récits dominants portant sur l’amour et l’identité, la violence et la perte. Les dessins fonctionnent comme des lettres, adressées à des amants, des membres de sa famille, des icônes queer, ainsi qu’à leurs agresseurs. Ils représentent des scènes fantastiques très détaillées - parfois abstraites, parfois figuratives - où les corps se fondent dans une nature dense.
Les sculptures accompagnent les dessins. Ces entités existent sous diverses formes. Des sculptures semblables à de la peau sont remplies de terre, permettant le surgissement de mauvaises herbes aux travers de fissures. Certaines poussent à même les murs, telles des champignons architecturaux. Des sculptures en pierre et des oiseaux empaillés, souvent dispersés dans l’espace d’exposition, ne portent aucun titre et apparaissent comme des présages, surgissant de nulle part. Bien qu’une certaine détresse se dégage des œuvres de Tom Hallet, elles restent empreintes d’espoir nous invitant à réfléchir aux récits que nous nous racontons à propos des représentations, des constructions sociales et de l’histoire.